Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/188

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de qui je publie ces pages était encore là, il m’aurait certainement fourni, pour la partie historique, plus d’une addition ou rectification ; en les écrivant, comme chaque fois qu’il m’arrive de toucher à quelque sujet des époques mérovingienne ou carolingienne, je sens cruellement le vide que sa mort imprévue a ouvert dans nos rangs.


I


Il semble que la filiation de Pépin n’ait jamais dû s’oublier : en effet le nom de Charles Martel est resté vivant dans l’épopée. Toutefois il n’y a, à ma connaissance, parmi nos chansons, que les Lorrains où le père de Pépin, Charles Martel, soit désigné avec exactitude ’ ; il est vrai qu’il est donné comme roi et

voyer le chapitre qu’il avait éciit sur Aiisc’is et Pcpiii pour ses Orii^iiws il,- Vepopce française, et qu’au dernier moment il a laissé de côté. Ce chapitre m’est arrivé quand la présente étude était à l’impression ; j’ai pu cependant encore profiter de quelques indications de l’auteur (par exemple en ce qui concerne Gaifier de Bordeaux, dont j’avais oublié de parler).

I. On peut y ajouter Aiiberi le Bom\^riiigiion, qui se rattache aux Lorrains en cela comme en plus d’un autre trait. Je ne compte pas la De/tr d’Ade- net, qui ne ù\n dans son prologue que suivre les Lorrains. Il en est de même de la petite et curieuse CJjronique des rois de France (Jubinal, Xonv. Rec., t. II, p. 21), où une histoire absolument fontastique des premiers rois de France donne comme onzième roi « Ancheis », père de « Philippe le Gros « : Et après vint Charles Marliax, Quiders haï et Sarrasins, Après lui l’inl ses Jîls Pépins. On pourrait ajouter le témoignage de Girartde Ronssillon, où Charles Martel était sans doute originairement le vrai Charles Martel et n’a été confondu que par des arrangeurs relativement récents avec Charles le Chauve (voy. P. Meyer, Girart de Ronssillon, p. LVin ; Rajna, Le Origini delV epopea francese, p. 23^ ; Stimming, Girart von Rossillon, p. 47-74). Pépin v est représenté comme le fils de Charles Martel et est qualifié (traduction P. Meyer, §561) de «damoiseau de bonne mine, sage, courtois, plein de libéralité » ; plus loin (§616) on voit Girard emmener le jeune Pépin à Rome et le faire couronner roi des Romains. Mais toute la partie du poème où figure Pépin est d’un renouveleur, probablement moine, qui était assez savant pour introduire le fils historique de Charles Martel dans son roman. Vov. aussi Feist,