Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/192

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Je dis « le vrai Pépin le Bref » ; mais pour celui-ci même il est fort possible que le surnom ait son origine dans la poésie et non dans la réalité -". On a remarqué, en effet, avec raison, que pour le roi Pépin ce surnom est intimement lié à l'épisode de son combat contre un lion, épisode qui appartient certaine- ment à la légende. Si le surnom a été primitivement donné à Pépin II, c'est lui aussi qui a dû être avant son petit-fils le héros de l'épisode en question. Mais dans la tradition qui nous est parvenue il n'est attribué qu'au roi Pépin, père de Charlemagne. Cette tradition se présente sous trois formes différentes. La plus ancienne est dans le livre célèbre qu'un moine de Saint-Gall, bien probablement Notker le Bègue % offrit à Charles le Gros en 88zj. Il est curieux de constater que déjà dans la famille impériale l'attribution de cette histoire au père de Charlemagne (trisaïeul de Charles le Gros) ne soulevait aucune objection. Le lieu de la scène dans le récit de Notker, n'est pas déterminé : Pépin sachant que les principaux chefs francs le méprisent (évidemment à cause de sa petite taille), fliit amener un taureau et un lion, et, quand le lion a renversé le taureau et va le

��ensuite rien dans les textes latins jusqu'aux Annales Ehiouenses uiiiiorcs (1064), où on lit : Karolus iniperator filins Pippini parvî (Pertz, SS., V, i<S) ; dans la Gctienlooia n'o-uin FranciiU' coiii/liimqiie Flandriae (îi2o), en vers ryth- miques, on trouve également : Karolus quippe Martelhis a Pippino uohiUGenuii parviiin Pippimini, patiriii iinii^ni KaroU (Pertz, SS., IX, 308). Ces textes sont cités par MM. Hahn (Jahrhiïcher des fràiilc. Reichs, 741-752, p. 9, n. 6), et Œhner (Jabrhikbcr des fr. R. iinter Koiiig Pippin, p. 11, n. 6); et ces deux savants sont portés à penser que le surnom de Brevis appartient originaire- ment au second Pépin et non au troisième.

1. M. A. Berthelot (Histoire générale du ivc ,wV(7(' à nos jours, t. I, i<S93, p. 297) remarque sur le roi Pépin : « Le surnom sous lequel il est connu, le Bref, parait n'être qu'une traduction de son nom même de Pépin. »Je ne saiî^^ où l'auteur a pris cette idée. Le nom de Pippin, qui, s\ je ne me trompe, apparaît pour la première fois avec Pépin le Vieux (dit à tort de Landen), grand-père maternel de Pépin le Moyen, et n'a jamais été porté que par ses descendants, est d'une origine inconnue, d'une forme assez singulière et d'une signification tout à fait obscure.

2. Voy. Scherer, Gescb. dcr denisch. Literninr, 4e éd. (Berlin, 1887), p. S16.

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