««• PLATON. Au hout du mois, madame, il me présente un peiii coinpte do 3,780 coups de loucl qui iijc rcvetiuii’Dt !
Il me les aurait donnés, je n’avais rien
à dire ! je me les serais donnés moi-mcine, s’il l’avait exigé- Eh i)ien ! au lieu de ra, il me glissa dix louis dans la main, en ajouiaiil seulement : « Mon pauvre Platon, tu es bien h urenxque »les nègres ne tiennent pas le fouet, il t’en cui- )>rait.i> Voilà-t-il uu maître ! Je me jeterais au fou pour lui ! M’"' DE pr.Ksr-E. Mais enfin , d’où lui vient sa fortune ? PLATON. Je ne sais... M"’ DE PRESLE. Lui connais-tu des biens ? PLATON. Aucun ! M"* DE PRESLE. Et il est généreux ? PLATOX. Comme un prince ! Jljc’.te l’argent à droite et à gauche... il en ei-.voie laèrne souvent aux colonies, parle gouverneur (io Saint-Domingue ! M"’ DE PRESLE, à part. A Saint-Domingue ! ce serait donc... mais non. ce mariage... (Haut.) Connais-tu sa future ?
PLATON. Sa future ? M"* DE PRESLE. Oui , tu sais qu’il se marie ? PLATON. Du tout. Si fait... Je vous jure.. M""* DE PRBSLE. PLATON. M""’ Dr PRESLE. Ne fais donc pas le discret... c’est lui-même qui me l’a dit... !.e Hoi doit signer le contrat... Tu vois que je sais au courant. PLATON, comme frappé d’un souvenir. Ml ! c’est donc ra que tous les soirs il regarde un petit portrait... M** DE PRESLE. Un portrait ? PLATON. Avec un trouble, un plaisir... qu’il en a tonjours les larmes aux yeux !.. M°" DE PRESLE. Un portrait de femme ? PLATON. Je n’ai pas pu voir. M°" DE PRESLE , à part. J’en étais sfire ! PLATON. Parce qu’il le serre toujours dans un tiroir... M""* DE PRESLE, vivement. Que tu as remarqué ?.. Si tu pouvais le prendre, me l’apporter en secret !.. PLATON. Ce polirait, le prendre ? M"’ DE PRESLE. Pour un instant, il ne le saura pas... PHTON. Trahir mon maître !., abuser !.. Ali bien !., c’est pour le coup qu’il pou-r.rt me pr ; sc ;;ier une petite note de trois miiîo sept ceui (l’jaîrc-vingt coups... M"* DR PP.FSLC. Mais non... c’est une pla’s :)nf(’r ;( un si^iiple mouvement de curiosité... ( Avec trouiiic et s>. forçant de sourire.) Parce que Vois-lîi... il n’a pas voulu me nommer sa future... Aloi-s... inni, j’ai parié que je la devinerais, et je ticiis bea ::coup à gagner mon jjaii... d'autant que c'c>l dans son intérêt... On prête :! ;’ que ce mariage... la famille !., son bonheur... lu conipren’ls ?.. ( D’un ton caressant.) Et puis, Jele vcuv... Non... non... je le désire... Je l’en piie... et ta ne voudrais pas me refuser... mon bon l’iaton.. ; i moi, ta petite maîtresse, qui t’aimais tant ! PLATON, enchanté. Je n’y comprends rien... Ala’s vous me dii’f/, de sauter par-dessus les tours de iNoire-Dai ;! ;-’.. que j’irais tout (ie suite... M"’ DE PRESLE , avec jnic. Cent louis pour toi, si ta me ra ;;portes... PLATON , l’.t-ci’lé. Le bonheur de mon nîaîîre ! et ^ent l ;iii.-i ; c’est un marché d’or... un imbécille de noir refuserait. .. Luoi j’accepte ! SCÈNE V. Les MÊMES, LA FEMME Di" CHAMBRE, revenant précipitamment, la’feaîme de chambre, à la Comtesse. JT. de Saint-Georges qui monte le grand escalier. M"* DE PRESLE, à part. Le Chevalier ! (Haut.) Une visite, mon ami., je suis obligée de te renvoyer. (Ma Femme l’c cnii ;:bre. ) Fais-le passer de ce côté. (Elle montre !a porte à droite. A Platon.) Si tu décoavTC (|ue !(|ue chose, viens sur-le-champ, n’importe à quelle heure... Si j’avais du monde, je chargerais quelqu’un de le recevoir... Vas... vas vite. ( La Femme de chambre fait sortir Platon, par la perle à droite.) M° DE PRESLE ; pnis SAINT-GEORGES, en riche habit de cour. lui, •«» M°" DE PRESLE, d’a'.vrJ seule. Je la connaîtrai ! (Avec humeur.) Mai.- ; que me veiu-il ?.. pourquoi venir ?.. UN LAQUAIS, annonçant et se retirant ensuite. M. le chevalier de Saint-Georges. iM"" DE PRESLE, Ic saluant froidement. C’est vous, ?ronsieur... SAlNT-GEOnCtS. Pardon, M"’ la Comtesse... je suis bien indiscret, sans avoir o !)teiiu ragrément... je vcmis précisément vous demander la permission de me présenter che/. vous... M"’ DE PCESLE. Abl