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Le Chevalier de Saint-Georges.

m SAINT-GEORGES. Oh ! c’est (’gai !.. je oe le regarde pas... je fais un accompagnement... (Sur le poinl dorgue il fait un nouveau trait plus brillant qui ramène le molli.) t.llŒLR, plusTif. Quelle tendre harmonie, etc. TOUT LE MONDE , sc levant et applaudissant. Bravo ! délicieux ! M"* DE PRESLE, au Clievalicr. Tne légcrelé !.. une expression... M. DE BOUI.OG.NE , avec dépit. Oui... oui... charmant ! admirable ! divin ! mais la musique... bah !., les sonates !., pouh ! j’ai idée que la dause plairait mieux à ces dames... (On entend un air de danse dans la pièce voisine.) Hé, justement... (AM-’de Presle.) Ce joli menuet de l’autre jour ? M"’ DE PHESLE. Je ne demanderais pas mieux... mais votre flls m’avait invitée, et sans cavalier... SAINT-GEORGES, s’approchant. Mon Dieu, Madame, je suis bien mauvais danseur... M. DE BOULOGNE, à part. Oh ! le bourreau ! je le vois venir ? SAINT-GEORGES. Mais pour ne pas faire manquer le quadrille. M"* DE PRESLE. Vous dansez aussi. Chevalier ? M. DE BOULOGNE, avec humeur. Parbleu, je le crois bien, le menuet estde lui... il le danse comme un ange !., (a part.) Oh ! qu’estce que je fais là !.. et mon scélérat de fils qui ne paraît pas ! SAINT-GEORGES, mettant ses gants et offrant la main à M"* de Presle. Madame ! LE BARON, en dehors. C’est une horreur !.. une indigne trahison. M. DE BOULOGNE, avec joie. Ah ! le voilà ! c’est heureux ! SCÈNE IX. Les Mêmes, LE BARON, en désordre dans le costume de chasse du premier acte et le fouet â la main. LE BARON, qui entend le dernier mot. Oui, c’est heureux ! j’ai cru que je n’en sortira’K pas ! TOUS, le regardant. Ab !bon Dieu ! M"" DE PRESLE. Quel désordre ! M. DE BOULOGNE. Et quelle toilette ! LE BARON* Négligé de prison !.. M"* DE PRESLE. De prison ! M. DE BOULOGNE. D’où venez-vous donc ? LE BARON,

? Bé, parbleu, de la Bastille f 

LE CBËVALTCR de SAINT-GliORGES. TOOS. De la Bastille ! M. DE BOULOGNE, étouffant un éclat de rire qui le surprend. Quoi... comment... c’était vous ! (Bas.) Maladroit !

M"* DE PRESLE, riant aux éclat.’. Quoi , Baron , c’était vous ! LE BARON. Oui... oui, c’était moi ! ils ont une manière de prendre part à mon accident, qui n.c met en fureur !.. (Avec dépii.) Oui... la Basiil !’ :... c’est très gai !., j’avais beau leur dire : mnis, regardez-raoi donc !., voyez le signalemor. ; ’.. c’est le jour et la nuli !.. ils prétendaiem que ça ne prouvait rien, que tous les sitritaleniens se ressemblaient,., témoin les pnssc |ji)ris !.. j’aurais donné mille louis... pour les faire jtier dans un cul de basse-fosie !.. et niaiiennni (jue le gouverneur m’a délivré, j’en donnerais dix raille pour retrouver le traître... (ii lève les yeux et aperçoit le Cnevalier qui rit avec M"* de l’rcsle.) Ah ! le voilà’ SAINT-GEORGES. Bonsoir, Baron ! LE BARON. Ah ! c’est VOUS, Monsieur... SAINT-GEORGES, d’un air goguenard» Vous avez fait un bon vo a^^e ? LE BARON , s’empnrtant. Monsieur !., je voils ferai rougir ! SAINT-GEORGES, riant. Ah ! vous me rendrez service ! LE BARON. Du trait infâme ! M"’ DE PRESLE. Messieiu-s... M. DE BOULOGNE , bas au Baron, Taisez- vous !.. LE BARON. Du tout ! M. DE BOULOGNE, bas. Vous allez vous faire une querelle ! LE BARON. Tant mieux. SAINT-GEORGES, raillant. Allons, allons, Baron, vous êtes un ingrat. Moi, qui y ai mis tant de bonne grâce... Demandez à v( tre père... Je suis siir qu’au fond du cœur il m’excj^e. M. DE BOULOCNt. Oui... Laissons cela. LE BARON. Qu’est-ce que ça me fait, quM vousexcuse ?.. ■.^l fais juge toute la soci(t(’ ! SAINT-GEORGES, de même. Ah ! volontiers... J’y consens, parce que mol, daî-’ord, je ne suis pas entêté... Si j’ai tort, j’en conviendrai... Voyons, Baron, racontez la chose. LE BARON. Certainement. M. DE BOULOGNE , 1)35. Mais, taisez-vous donc ! LE BARON , avec feu. Non pas... Figurez-vous, m srlaincs, qae >