Je crois bien ! Outre cette campagne, elle a sa belle boutique de passementerie de la rue des Bourdonnais !
Et quel âge a-t-elle, m’ame votre tante ?
Dame ! quand elle m’a prise chez elle, elle avais vingt-trois ans… ; mais, c’est drôle, depuis deux ans que j’y suis, elle n’en a plus que vingt et un !
C’est qu’elle va dans un autre sens ! Nous en avons beaucoup de femmes qui ont cette manière de marcher.
C’est égal ! elle ne consentira à me donner un mari que quand elle aura le sien. (Pleurant.) Ah ! c’est fini ! Je resterai fille toute ma vie.
Je m’y oppose, mille mousquets ! Non ! non ! tu m’obtiendras, ô mon infante !… Je vais marier m’ame Jobin en vingt-quatre heures !
Marier ma tante ? Comment ?
Je n’en sais rien.
Et à qui ?
Je l’ignore ! Elle l’épousera ou le diable m’étrangle ! Venez seulement ce soir… par ici… pour prendre le mot d’ordre.
Je ne peux pas… le petit notaire bossu, M. Daufort, vient souper.
Raison de plus : entre la poire et le fromage, on feint d’aller se jeter dans les bras d’Orphée, et on accourt dans ceux d’un amant