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Page:Mémoire sur l'indépendance de l'Ukraine, présenté à la Conférence de la paix par la Délégation de la République ukrainienne (1919).djvu/51

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l’est des Carpathes qui fut morcelée en plusieurs parties plus ou moins autonomes, et placée sous le pouvoir immédiat des Tatares. Une partie était formée par le pays de Sypenitz qui renfermait le territoire du Dnièstr jusqu’à la région comprise entre le Sereth et le Prouth, avec les villes de Sypinci, Cecin, Chotin et Chmeletz (près de Waschkoutz).

Au milieu du XIVe siècle, les Roumains venant des Sept-Villes s’avancèrent à l’est des Carpathes ; et la principauté de Moldavie fut fondée.

Comme le signifiait son nom, le territoire de cette principauté se limitait à peu près exclusivement au sud de la Bukovine actuelle, c’est-à-dire au bassin de la petite rivière Moldave, affluent de la rive droite du Sereth. Ce n’est que vers la fin du XIVe siècle que la principauté de Moldavie commença à s’étendre vers le nord et vers le sud-est. À cette même époque, la terre de Sypenitz lui fut enlevée.

En entrant en Bukovine, les Roumains y trouvèrent une population ukrainienne (la tradition roumaine ne remonte qu’aux conquêtes du voïvode roumain Dragosch). Au début, les Ukrainiens furent refoulés des vallées fluviales dans les montagnes ; mais le flux subit de la colonisation roumaine vers le sud-est permit à ceux-ci de regagner une partie du terrain perdu.

L’étude de la nomenclature géographique de la Bukovine fournit de nombreuses pièces justificatives. Les Roumains immigrés tombèrent bientôt sous l’influence politique et civilisatrice de leurs voisins ukrainiens, laquelle demeurait puissante.

Jusqu’au commencement du XVIe siècle, l’église moldave fut soumise au métropolite ukrainien de Halicz. Elle employait la langue slave ecclésiastique, qui était en usage en Ukraine.

En janvier 1429, le voïvode Alexandre fit don au cloître de Moldavitza d’un Évangile écrit en langue slave ecclésiastique, qui se trouve actuellement à la bibliothèque de l’Université d’Oxford. Plus tard, nombreux furent les Ukrainiens, tels que Zachar Kopystensky, Anastasius Krymbowitsch, etc., qui enseignèrent en Moldavie.

La langue ukrainienne était parlée à la cour du voïvode de