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Page:Mémoires de Charlotte Robespierre sur ses deux frères.djvu/128

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— 123 — . Je ne savais pas que Fouché n’étaitqu'un hypo-

erite, un fourbe, un homme sans convictions ,

sans moralité, et capable de tout pour satisfaire son ambition effrénée. Il avait si bien su déguiser ses vils sentimens et Ses mauvaises passions , a mes yeux comme aux yeux de mon frére, que je fus sa dupe cornme Iétait Maximilien. Je répondis a sa proposition que je voulais consulter mon frére et me consulter moi-méme, et que je lui demandais dutemps pour prendre une résolution. J’en parlai effectivement a Robespierre qui ne montraaucune Opposition a mon union ayéec Fouché.

C’est vers cette époque que celui-ci partit en mission pour Lyon avec ColJot-d'Herbois. Onsait assez de quelle maniére l’un et l’autre s’y condui- sirent; on sait qu'ils firent ruisseler le sang par torrens , et plongérent la seconde villede la répu- blique dans l’épouvante et la consternation. Ro- despierre en fut outré. Ses ennemislui reprochent d’avoir envoyé dans les départemens des procon- suls sanguinaires, et c’est lui au contraire qui fit rappeler presque tous ceux qui abusérent de leurs pouvoirs illimités pour exercer des cruqutés af- freuses ; c’est lui qui ne cessait d’écrire aux repré« sentans du peuple en mission, qu'il fallait étre sobre de rigueurs et faire chérir la ‘révolution au lieu de la faire hair. Plusieurs fois il demanda ,