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Page:Mémoires de Charlotte Robespierre sur ses deux frères.djvu/19

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les détails aux siécles futurs ; je vous le demande de bonne foi , si ces écrivains vous disent que les protestans étaient des infames , des scélérats , des cannibales , des monstres a face humaine, les croirez~ vous? Dans l’impossibilité ot vous seriez de juger le pour et le contre, n’ajourneriez-vous pas votre jugement ? Une voix intérieure ne vous — crierait-elle pas que , puisque les protestans n’ont pu défendre contradictoirement leur cause contre les catholiques , condamner les premiers et ab- soudre ceux-ci , c’est commettre la plus flagrante des iniquités , la plus monstrueuse des injustices ?

- Mais , dira-t-on, il fallait que les partisans de Robespjerre prissent sa défense apres leg ther- midor ; tous ceux qui s’étaient rangés sous ses en- scignes n’ont pas péri avec tui ; que n’ont-ils par- l¢, que n’ont-ils écrit en sa faveur ? Quelle san- glante dérision! Parler en faveur de Robespierre aprés leg thermidor ! ! lorsque celui qui prononcait son nom sans Paccompagner d’une épithete flé- trissante , étaitaccusé dene pas le hair assez , et comme tel etait incarcéré ;‘écrire en faveur de Robespierre ! lorsque celui que.l’on soupgonnait ne: pas approuver Vhorrible catastrophe du g thermnidor élait envoyé a I’échafaud. Ils ignorent done ceux qui font cette objection , ou plutdt ils feignent d’ignorer qu’étre vobespierriste était un crime qui équivalait aux plus grands crimes, |