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Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/127

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MÉMOIRES

taire quittait volontiers et très souvent, pour venir me voir.

Je promis tout ce qu’on exigea, — il faut bien être polie avec les honnêtes gens, — cependant je donnai à entendre que j’avais besoin qu’on m’accordât un peu de temps, pour me permettre de satisfaire aux exigences d’un nouveau et unique protecteur. Cette assurance, bien que mitigée par ma prudente réserve, rendit au duc toute sa sérénité. Je dînai avec lui en tête à tête. La duchesse était absente.

Il me demanda ce que je faisais de mon temps ; quels étaient mes goûts ; si j’avais été à Bade ? Il me promit que « si j’étais sage » il me ferait faire des petites promenades. — Il entendait par là quelques voyages à l’étranger. Enfin il fut très gentil, je dirai : très bon camarade.

Il m’avouait que les voyages étaient pour lui une passion. Il faut être paralytique pour rester en place. Une détention, même très courte, serait sa mort.

Parlez-lui de l’Amérique ! C’est là qu’on