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Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/185

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MÉMOIRES

secrétaire a bien le droit de se promener comme un autre homme, fût-ce au besoin dans une armoire. Toutefois, je pensai en moi-même :

— Il m’espionne !

La Blandin s’associait à ma réflexion tacite. Elle me dit à mi-voix :

— Il vous surveille.

Je montai en voiture : et le secrétaire continua de faire les cent pas sur la place.

Aussitôt rentrée, j’écrivis, tout à la hâte, un mot à Zoé, la priant de me dire « si le duc assistait la veille à la représentation. Cela m’intéressait. »

Le lendemain, mon intime accourt chez moi comme une furie.

— Qu’est-ce que ça signifie ? m’écrire, à moi ? Avoir le front de me demander que je la renseigne ? Moi ?… Ah ! mais non !… Ah ! mais non !… Ça ne se passera pas comme ça !

Je ferme ma porte à clé, en entendant ces cris. Je la laisse pérorer à son aise.

— Parlez-moi de ça ! À la bonne heure ! Voilà les amies ! Au moins, celle-là, elle est