Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/286

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— C’est bien, dis-je, je vais m’installer dans sa chambre et l’attendre.

— C’est cela : j’allais vous le proposer. Madame pourra lire les journaux. Voyez donc ! Ils ont encore leur bande ! Je n’ai pas depuis quinze jours un moment à moi !

Et je m’installai en effet dans cette chambre où se trouvait un lit de fer. Une heure, deux heures, trois heures se passent. Marlborough ne revient pas. L’idée ne me prend point de monter à la tour : j’avais eu assez froid comme ça en chemin de fer.

— Qui sait, me disais-je, s’il n’est pas à m’attendre de son côté chez moi ?

En regardant parmi les journaux épars sur la table, je trouve une lettre à mon adresse. L’enveloppe n’avait pas été cachetée. Pas d’indiscrétion, n’est-ce pas ? La lettre est à celle à qui elle est adressée. J’ouvre le pli qui contenait tout bonnement ces mots tous raturés :

« Ma chère Cora,
» Je suis toujours (raturé)
» Tu es toujours (raturé)