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Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/296

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Marat me proposa un tour au foyer. Nous sortîmes de la loge.

Nestor, de plus en plus soucieux, répétait toujours entre les dents : Cupidon !… Cupidon !…

Quand nous revînmes pour le troisième acte, Crémillot était toujours là, attaché à son idée, je ne dirai pas comme Vénus à sa proie, — je tiens à rester sérieuse, — mettons Vulcain à son enclume.

L’enrouement obstiné de la diva, l’enthousiasme persistant de ses admirateurs, la médiocrité insuffisamment dorée du ténor, furent impuissants à tirer Crémillot de sa méditation.

Tout à coup, il me demande :

— Sais-tu chanter ?

Sa question, le ton surtout dont elle m’était adressée provoquèrent de ma part un franc éclat de rire.

— Oui, dit-il, tu sais chanter ! J’en juge d’après le son argentin de ton rire. Maintenant, la vérité, toute la vérité !