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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/11

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pres œuvres. Nous possédons le manuscrit autographe des Mémoires, ainsi que la copie faite sous les yeux de l’auteur, et que sa plume a corrigée. Tout était prêt pour la publication, et nous pouvons attester qu’il n’y a pas été changé une ligne.

La fortune de Napoléon était à son apogée en 1808. Grégoire, considérant comme terminée la grande crise politique dont il avait été l’un des acteurs, jetait, avec le calme d’une conscience sans reproche, un coup d’œil sur sa carrière, et la mettant en présence des calomnies dont on l’avait abreuvé, il voulait, non point se replonger vivant dans une polémique pénible, mais laisser après lui un portrait fidèle de lui-même. C’est sur ce document qu’il veut être jugé par l’histoire, et l’histoire ne lui fera point défaut ; car il s’est montré là, comme partout, naïf et vrai.

Ce livre ne fut donc destiné à recevoir publicité qu’après la mort de l’auteur, comme une confession et un testament. Il est rare qu’une résolution de ce genre soit sérieuse et sérieusement accomplie. Elle le fut cette fois : Grégoire a conservé pendant vingt-trois ans ses Mémoires