Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/24

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puissent tranquillement reposer leurs têtes et sécher leurs larmes, et qu’enfin le juif, accordant au chrétien un retour de tendresse, embrasse en moi son concitoyen et son ami. »

Le jeune curé d’Embermesnil ne se bornait point à une philantropie théorique. Sur l’étroit théâtre où son action directe était restreinte, il s’efforçait de semer des germes salutaires. Non content d’enseigner par la parole les villageois de sa commune, il avait rassemblé au presbytère une collection de bons livres sur la morale et sur les arts utiles aux cultivateurs, et en avait fait une bibliothèque publique pour ses paroissiens.

Quelques voyages entrepris en 1784, 86 et 87 dans la Lorraine, l’Alsace, en Suisse et dans la portion de l’Allemagne qui avoisine ce dernier pays, perfectionnèrent sa propre éducation, et le mirent en rapport avec plusieurs hommes distingués. Nous possédons le journal de ces voyages, et nous regrettons que le cadre de cette notice ne nous permette pas d’en copier quelques extraits : on y trouverait l’expression des sentimens que l’auteur développa par la suite ; on le verrait rempli d’admiration pour les