Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la terreur n’est point faite pour nous… Oui, messieurs, nous sauverons la liberté naissante qu’on voudrait étouffer dans son berceau, fallût-il pour cela nous ensevelir sous les débris fumans de cette salle ! »

Grégoire, dans ses votes politiques, se joignit constamment à la portion la plus démocratique de l’Assemblée ; nous allons les passer rapidement en revue.

En 1789, une société s’était formée à Paris pour provoquer l’abolition du droit d’aînesse ; Grégoire en fit le premier la motion formelle, le 3 novembre 1790.

L’impôt d’un marc d’argent ayant été proposé comme condition d’éligibilité par le comité de constitution, Grégoire fut du nombre des députés qui repoussèrent toute restriction à la liberté des choix. Cette opinion ne prévalut point. Plus tard, cependant, de nombreuses pétitions étant arrivées, on parla de supprimer les conditions d’éligibilité, mais en élevant le chiffre de l’impôt exigé pour devenir électeur. Grégoire s’opposa encore à cette nouvelle mesure, et donna la préférence à l’ancienne, toute défectueuse qu’elle lui semblait. « Vous voulez, dit-il, concentrer la