Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/67

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importance qu’il attachât à prouver qu’il n’avait point participé à l’arrêt du malheureux Louis XVI, n’exprima le plus léger blâme sur la conduite de ceux de ses collègues, qui, obéissant à d’autres inspirations, jugèrent utile de donner à l’Europe attentive un grand exemple de sévérité nationale.

Le 15 novembre 1792, Grégoire avait été élevé aux honneurs de la présidence. Il accueillit la députation des Anglais, Écossais et Irlandais résidens à Paris, qui venaient féliciter la Convention sur les succès des armes françaises, ainsi que celle des sociétés constitutionnelles de Londres, Sheffield et Belfast, qui offraient un don patriotique de six mille paires de souliers pour les défenseurs des libertés européennes. La réponse du président exprima les vœux de l’Assemblée pour le maintien de la concorde entre deux nations trop long-temps ennemies.

Le 21 novembre, une députation des Savoisiens, qui reprenaient alors leur ancien nom d’Allobroges, après avoir aboli chez eux la noblesse et la royauté, vint demander la réunion de leur pays à l’empire français. Grégoire leur donna le baiser fraternel aux acclamations générales, et,