Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/75

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motifs, de prévoir cette objection qui ne l’avait point découragé.

« C’était un beau rêve, dit-on, que celui du publiciste Saint-Pierre… et pourquoi désespérer que jamais il se réalise ? lorsque l’on connaît les Lucamones des Étrusques, la ligue des Achéens et le Corps amphyctionique, la différence n’est que du plus au moins. Il y a du mieux, disait un écrivain ; le monde donne des espérances… permettez-moi donc d’espérer que le despotisme, qui est une grande erreur, que la guerre, qui est une grande immoralité, deviendront plus rares en Europe ; que les peuples, détrompés des fausses idées de grandeur, et connaissant mieux leurs intérêts, s’occuperont à vivifier leur économie politique ; qu’alors tomberont peut-être les barrières entre les nations, qu’elles étendront les unes vers les autres leurs mains fraternelles, bien convaincues que pour elles, comme pour les individus, les bonnes mœurs et la justice sont les sources uniques du bonheur. »

Les mêmes sentimens se trouvent exprimés dans les considérans d’un arrêté que proposa Grégoire au comité d’instruction publique, dont