Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/182

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Jamais je ne vis intelligences si droites, si simples et si hautes ; jamais individualités plus nettes. Je ne sais comment ce groupe faisait son compte, il n’y avait pas de faiblesses ; quelque chose de fort et de bon vous reposait.

Chez les citoyennes même courage ; là aussi des intelligences remarquables ; mais au 41 j’étais allée d’abord avec les citoyens, je continuais d’appartenir aux deux comités dont les tendances étaient les mêmes. Celui des femmes aussi aura son histoire, peut-être seront-elles mêlées, car on ne s’inquiétait guère à quel sexe on appartenait pour faire son devoir. Cette bête de question était finie.

Le soir, je trouvais moyen d’être aux deux clubs, puisque celui des femmes, rue de la Chapelle, à la justice de paix, s’ouvrait le premier. Nous pouvions ainsi assister après à la moitié de la séance du club de la salle Pérot, quelquefois à la séance entière ; tous deux portaient le nom de club de la Révolution distinct des Grands-Carrières.

J’entends encore l’appel et je pourrais dire tous les noms. Aujourd’hui c’est l’appel des fantômes.

Les comités de vigilance de Montmartre ne laissaient personne sans asile, personne sans