Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/191

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nous ne sommes bons qu’à cela. Ne discutons pas, aveugles que nous sommes, l’aurore qui se lève.

En révolution, l’époque qui copie est perdue, il faut aller en avant. La Commune, enserrée de toutes parts, n’avait que la mort à l’horizon, elle ne pouvait qu’être brave, elle le fut.

Elle a ouvert la porte toute grande à l’avenir ; il y passera.

Le navire de Paris est en rade, bien en rade de la nouvelle rive, il danse sur ses ancres, les meilleurs de l’équipage ont été jetés aux requins ; mais il abordera.

Et comme il est beau ce navire, avec ses pavillons flottants rouges et noirs sur nos deuils et sur notre espoir ! Voici la revanche de l’humanité entière aux éternels jours de mai.

Sur le sang fleurit la vengeance, comme l’eau fleurit le gazon, disaient les braves.

Les vengeances personnelles disparaîtront comme les gouttes d’eau dans les vagues déchaînées.

On ne compte pas les vicissitudes des grains de sable ; ils roulent avec les autres, ils y sont tous.