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qu’on connaît à peu près, et qu’on ne connaîtra jamais mieux à cause des perturbations causées par la douleur dans les fonctions organiques ; ne vaudrait-il pas mieux étudier les fonctions du cœur ?

Ce sont ces phénomènes du cœur et du cerveau que nous allons chercher au fond de la vie de la bête humaine.

Je commence par cette question. Il me paraît malheureusement impossible que quelque chose survive de nous après la mort, pas plus que de la flamme quand la bougie est soufflée ; et si la partie qui pense peut disparaître, parcelle par parcelle, quand on enlève, les uns après les autres, les lobes du cerveau, nul doute que la mort, en grillant le cerveau, n’éteigne la pensée.

Pourtant, s’il y avait l’éternité, comme l’immensité avant et après nous, et que la partie qui pense s’en aille dans les courants inconnus de l’électricité, et s’y absorbe ainsi que les éléments du corps retournent aux éléments matériels, ce ne serait pas miracle. Visible ou invisible, ce ne serait que la nature encore, et je me suis souvent demandé pourquoi on s’imagine que cette électricité, inconsciente ou non, s’en allant à des creusets invisibles, prou-