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Les membres de la Commune ne dissimulaient pas leurs actes ; Ferré en porta haut la responsabilité au poteau de Satory, les autres au bagne et à la déportation. On voulut y joindre les faux établis pour les besoins de la cause (faux que l’on n’écrit pas même en français !).

Imbécillité des haines qui s’attachent à nous, pauvres grains de sable, sans voir la tourmente qui nous roule ensemble contre le vieux monde !

Ce n’était pas facile d’obtenir un non-lieu, quand on n’avait rien fait, ni d’être jugé, quand on se sentait responsable de ses actes !

J’ai dit comment je fus envoyé à Arras, par une manœuvre de la préfecture de police, au lieu d’être jugée. Un nom fut biffé sur la liste de celles qu’on envoyait attendre dans des prisons lointaines, et le mien fut mis en place. Je dois dire que le conseil de guerre l’ignorait et même ne l’approuva pas.

La lettre de M. Marchand fera voir mieux que je ne pourrais le faire ces lenteurs calculées.

La protestation dont parle M. Marchand dans cette lettre, je l’ai écrite, avant de partir pour Arras, sur le registre de la correction de Versailles.

J’y protestais, non contre la prison, où nous avions trouvé un traitement bien différent de