Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/333

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romans commencés un peu partout, et que je n’ai jamais eu le temps de terminer à cause des événements, je ne les compte pas.

Il y a là, entre autres, les Pillards, dont j’avais eu l’idée en même temps que Digeon.

Le héros est l’enfant aux cheveux rouges, ce pauvre petit abandonné, hérissé comme un chien perdu, qui, au 9 février dernier, prit un gâteau, et à qui mes camarades, plus honnêtes que moi, voulaient le faire jeter ; j’avoue que je le pris sous ma protection pour qu’il le mangeât ; il n’en avait sans doute jamais goûté.

Pauvre môme ! Combien il y en aura comme celui-là, jusqu’à la Révolution !

Si seulement ils avaient du pain à l’appétit de leurs jeunes dents avides de petits loups humains, qui ne trouvent rien, même en sortant du bois !

Rien ! Je me trompe, ils trouveront la maison de correction, où la dureté avec laquelle ils sont traités prépare de futurs condamnés à mort ou au bagne.

Allons, bon ! me voilà emballée ailleurs que dans la nomenclature de mes ouvrages, et même je n’y pensais plus guère.

Terminons le chapitre, en nommant l’Encyclopédie enfantine qui sera publiée chez Mme Keva,