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d’huile rance de coco, dont la mauvaise odeur éloigne les moustiques.

La Nouvelle-Calédonie est le paradis des araignées ; on les respecte parce qu’elles détruisent, dit-on, les cancrelats. Celles qu’on laisse à cet effet dans les cases appartiennent à une énorme espèce noire, aux pattes énormes et poilues ; on dirait des mygales.

L’araignée à soie tisse dans les bois sa toile attachée à de gros câbles tendus souvent d’un arbre à l’autre et dont elle confie au vent le soin d’attacher les premiers ; quand elle les juge assez solidement noués, elle s’en sert comme d’une arche de pont, pour les doubler, tripler un million de fois et tendre une route de gaze, ou bien elle barre un chemin, ne comptant pas, dans ces solitudes, sur l’homme ni la bête pour détruire son travail.

Peut-être pourrait-on utiliser l’araignée à soie.

Une autre, véritable monstre, exploite le travail ou la vie de pauvres petites araignées qui vivent dans sa toile et la raccommodent ; les mange-t-elle ? c’est probable, à moins que leur travail ne lui soit plus profitable que leur peau. Nous ne l’avons pas vu, cependant.

Une petite araignée transparente a l’air d’une goutte de rosée rouge ; une grosse blanche, pa-