Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/367

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même, j’ai vu cela, ils viennent vous dire : « Moi compris ce que toi as dit l’autre jour. » Ils appellent ça l’autre jour.

Dans ces cerveaux, pareils à des feuillets blancs, se graveraient bien les choses nouvelles ; mieux peut-être que dans les nôtres, tout embrouillés de doctrines et tout maculés de ratures.

Il faut, pour les Canaques, des méthodes mouvementées ; n’en faut-il pas pour tout esprit jeune, et nous-mêmes n’apprenons-nous pas plus vite ce qui nous arrive avec des couleurs dramatiques que par des nomenclatures arides ?

Dans tous les cas, comme les Canaques n’ont pas le temps ni les facilités d’user les culottes, qu’ils n’ont pas toujours non plus, sur les bancs des écoles, et que, du reste, ceux qui leur ont montré jusqu’à présent le peu qu’ils savent ont hâte de les conduire jusqu’à l’écriture lisible, les moyens rapides doivent être préférés aux autres.

La lecture, le calcul, des éléments de musique reçoivent, en les enseignant au moyen d’une baguette sur le mur où sont tracés les lettres, les chiffres et la portée où un bout noir figurera les notes, une allure mouvementée qui en facilite la compréhension.