Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/369

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compte des lacunes, en les comblant tantôt par les notes chantées du morceau qu’ils étudient, tantôt en cherchant d’eux-mêmes une phrase musicale qui comble la lacune, arrivent à créer des motifs souvent étranges, quelquefois beaux.

Puisque nous en sommes là-dessus, ajoutons que je l’ai essayé aussi bien là-bas sur les enfants des écoles qu’à mon cours canaque du dimanche. La façon la plus rapide de commencer la musique, c’est de faire transposer un motif extrêmement facile en ajoutant comme exercice gammes et accords, tantôt plaqués, tantôt en arpèges.

Tout cela le plus simplement possible.

Pour la mesure, les mêmes notes, changées de mesure par l’élève, ne sont pas mauvaises.

Ah ! camarades, vous avez ri de l’orchestre canaque, attendez un peu ; il y avait, à mon cours du dimanche, de grande Tayos aux oreilles bien détachées de la tête, pour mieux entendre, et bien bercées par le vent de mer dans les palmiers, bien pleines du bruit des tempêtes, qui, ayant rêvassé quelque cinq ou six ans sur le peu qu’ils ont appris, trouveront avec ce peu-là de quoi peut-être nous étonner.

Le sens des nombres chez eux, contrairement à nous, que nos voyages et les foules ont habitués aux immensités, est de tout petits nombres ; il