Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/415

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Mais, se sachant surveillée par la police, elle a détruit cette pièce, afin de ne compromettre personne.

Louise Michel développe longuement ses idées sur la situation de la femme dans la société actuelle.

Le président met aux voix un ordre du jour concluant à une prise d’armes pour se défendre contre la bourgeoisie.

Cet ordre du jour est adopté.

Un nommé Besson demande l’expulsion des journalistes.

Louise Michel proteste et dit que la liberté doit être égale pour tous.

Un orateur demande que l’assemblée émette un vœu en faveur de l’acquittement des anarchistes.

Le président répond que cela est l’affaire des juges et non de l’assemblée. Un tel vœu, dit-il, ne peut être émis sans l’assentiment des prévenus.

La séance est levée au milieu des acclamations des assistants.


À une autre conférence, salle de la Perle, je crois, on imagina de faire passer derrière la tribune, en cassant une vitre, je ne sais quelle fumerolle qui, si nous fussions restés sans nous en occuper en disant que c’était un truc de la police ou des imbéciles, eût fait porter à la fois une grande partie de la foule vers une toute petite sortie où il y aurait eu des accidents.

C’étaient des imbéciles. Honteux ils m’envoyèrent leurs excuses, que je lus publiquement, sans dire les noms bien entendu.

Souvenez-vous de ceci, femmes qui me lisez : On ne nous juge pas comme les hommes.

Quand les hommes, même de mauvaise foi, accusent d’autres hommes, ils ne choisissent pas certaines choses, si monstrueusement bêtes,