Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV


Dans ma carrière d’institutrice, commencée toute jeune dans mon pays, continuée à Paris tant comme sous-maîtresse chez Mme Vollier, 16, rue du Château-d’Eau, qu’à Montmartre, j’ai vu bien des jours de misère ; toutes celles qui ne voulaient pas prêter serment à l’Empire en étaient là.

Mais je fus plus favorisée que bien d’autres, pouvant donner des leçons de musique et de dessin après les classes. Qu’est-ce, du reste, que la souffrance physique, devant la perte de ceux qui nous sont chers ?

Ô mon amie ! ma chère mère ! mes braves compagnons !

En remuant ces souvenirs, je retourne le poignard, cela fait du bien souvent. Si un être quelconque avait inventé la vie, à quelle horrible chaîne on lui devrait d’être attachés !

Je voudrais bien savoir de quoi ceux qui y