Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/438

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Oui, vous avez raison, pauvres filles généreuses jusqu’au fond du gouffre où vous êtes, mieux vaut crever que cette vie-là où vous avez besoin de boire pour ne pas sentir l’existence.

Je ne veux pas croire à la nécessité pour l’homme de se repaître à se gorger de toutes les saouleries. Mais il y a nécessité pour la femme, quelle qu’elle soit, à ne point être souillée de ces immondes brutalités.

Mais regardons en avant, car dans ces tortures va naître la jeune humanité. C’est elle que Ferré au poteau de Satory ; les nihilistes du haut des potences du tzar, les socialistes allemands la tête sous la hache, saluent comme je le fais devant la vie — plus horrible que la mort.