Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/466

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car bandits c’est vrai, mais lâches non, étaient les grands fauves féodaux.

J’ai gardé les aiguilles qu’elle m’avait envoyées. Elles ne serviront plus, pourtant je lui obéirai, un jour. Je ferai de sa part les vues de la mer qu’elle a promises.

Voici la copie de plusieurs lettres ; les unes au moment où, le choléra sévissant à Paris, j’avais doublement le droit d’être rapprochée de ma mère et de la ville que je n’ai jamais quittée aux jours d’épreuves ; les autres, au moment où, ma mère étant à ses derniers jours, je demandais à être conduite près d’elle.

Ces copies de lettres doivent être au livre des morts ; elles contenaient une double agonie, celle de ma mère et la mienne.

Ceux qui s’imaginaient que je m’occupais de questions de nourriture me croyaient bien heureuse.

J’étais bien traitée, mais quand il en aurait été autrement, est-ce que je sentais autre chose que le chagrin de ma pauvre mère ?