Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ser sa paralysie pour une maladie contagieuse. Ils n’ont pas réussi, quoique tout soit possible sur la crédulité publique après des époques de choléra ; ces vipères n’ont pu y parvenir cependant.

Ils s’en consolent en ce moment en écrivant de fausses lettres, en mon nom, à ceux qui sont assez crédules pour y croire.

J’envie le bonheur des gens qu’on pourrait ennuyer avec ces choses-là, je ne les sens plus.

Tout le venin du monde peut tomber sur moi, sans que je m’en aperçoive.

Ce sont quelques gouttes d’eau où tout l’océan a passé.

Ô mes mortes bien-aimées ! Par vous j’ai commencé ce livre, quand l’une de vous vivait encore ; par vous je le termine, courbée sur la terre où vous dormez.

Ceux qui m’aiment et vous aimaient y ont conservé ma place.

Mortes toutes deux !

Oui, la pierre du foyer est renversée.

Seul, dans la chambre où les amis m’ont rangé le lit et les meubles de ma pauvre mère comme de son vivant, un petit oiseau s’est glissé entre les lames des jalousies : il a fait son nid sur la fenêtre.