Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/8

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côtés touchants de Mlle Michel. En lisant ses Mémoires, on verra à quel point est développé chez elle le sentiment de la piété filiale. C’était une véritable adoration. Cette femme, à quarante ans passés, était soumise comme une petite fille de dix ans devant l’autorité maternelle. Enfant terrible, parfois, il est vrai !… Ayant recours, pour épargner à sa digne mère une inquiétude et une angoisse au milieu de ses périlleuses aventures, à une foule d’innocents subterfuges et de petits mensonges !

Rien qu’en l’entendant dire : « Maman », on se sentait ému ; on ne se souvenait plus qu’elle était arrivée à la maturité. Elle a conservé une jeunesse de cœur et d’allures, une fraîcheur de sentiments qui lui donnent un charme incroyable : câline, tendre, affectueuse, se laissant gronder par ses amis, et les tourmentant, de son côté, avec une mutinerie de jeune fille.

Voilà pour la femme :

Quant à son rôle politique, il ne saurait me convenir de l’apprécier ici, en tête de ces pages où, avec sa franchise ordinaire, avec un décousu systématique qui ne lui messied pas et des négligences voulues de forme et de style qui donnent à tout ce qu’elle écrit une originalité particulière, elle raconte sa vie, ses impressions, ses pensées, ses actes, ses souffrances, ses doctrines.

En éditant ce livre, qui s’adresse à tout le monde, aux adversaires de l’auteur comme à ses amis, je