Page:Mémoires de Madame d’Épinay, Charpentier, 1865.djvu/20

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1735, laissant à sa veuve, pour toute fortune, l’expectative d’une pension à peine suffisante pour élever leur lille unique, âgée de dix ans. Comme j’étois le plus ancien

    Fleurus en 1690, au siège de Mons et au combat de Leuze en 1691, au siège de Namur et à la bataille de Steinkerque en 1692, et parvint à une compagnie le 5 novembre. Il la commanda à la bataille de Neerwinden et au siège de Charleroy en 1693, à la marche de Vignamont, au pont d’Espierre en 1694, au siège de Bruxelles et au combat de Tongres en 1695. En Flandre en 1696 et 1697, au camp de Compiègne en 1698, en Flandre en 1701, au combat de Nimègue en 1702, aux siéges de Brisach et de Landau et à la bataille de Spire en 1705, à la bataille d’Hochstett en 1704, à l’armée de la Moselle en 1705, à la bataille de Ramillies le 23 mai 1706, et passa à la compagnie de grenadiers le 20 juin. Il servit avec cette compagnie en Flandre en 1707, combattit à Oudenarde en 1708, à Malplaquet en 1709, parvint au commandement du quatrième bataillon le 8 octobre, et obtint le même jour une commission pour tenir rang de lieutenant-colonel d’infanterie. Continua de commander le quatrième bataillon à l’attaque d’Arleux en 1711, à l’affaire de Denain, aux sièges de Douay, du Quesnoy et de Bouchain en 1712, aux sièges de Landau et de Fribourg, et à l’attaque du retranchement du général Vaubonne en 1713.


    « Il passa successivement au commandement du troisième bataillon le 27 octobre 1714, au commandement du second le 15 décembre 1716. au grade de brigadier par brevet du 1er février 1719, à la lieutenance-colonelle le 20 février 1721, et enfin au gouvernement de la citadelle de Valenciennes par provisions du 9 novembre 1723, en quittant la lieutenance-colonelle du régiment du Roi, et résida dans son gouvernement jusqu’à sa mort. »


    M. d’Esclavelles prit donc part à presque toutes les affaires sérieuses des dernières guerres de Louis XIV. Sa vie est une belle vie de soldat.


    Il appartenait à la famille Tardieu, de Normandie, qui remonte au quinzième siècle. L’un des derniers descendants directs de la branche aînée est ce lieutenant criminel dont Boileau a chanté la fameuse avarice, et qui fut assassiné avec sa digne femme le 24 août 1673, laissant deux frères, l’un chanoine de la Sainte-Chapelle, et un autre, nommé Philibert, chevalier de Saint-Lazare.


    Cette famille Tardieu subsiste encore dans la personne des marquis de de Maleyssie, qui sont issus d’un François Tardieu, marié en 1598 à une Martin de Maleyssie. Né en 1665 ou 1666, le père de madame d’Épinay était l’un des rejetons de cette branche. La paroisse d’Esclavelles, dont il portait le nom, faisait partie de l’élection et sergenterie de Neufchâtel.

    Un autre d’Esclavelles était devenu officier général au dix-septième