Page:Mémoires de Madame d’Épinay, Charpentier, 1865.djvu/26

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et lorsqu’il fallut signer, la plume lui tomba des mains.

M. de Bellegarde donna à son fils trois cent mille livres, et environ pour douze mille livres de diamants à sa bru. On voit qu’il ne se ruina pas en générosités[1].

  1. On ne peut trouver de pièce plus nette que celle-ci. C’est l’acte de mariage lui-même, tiré des registres de la paroisse Saint-Roch, à la date du 25 décembre 1745 :

    « Messire Denis-Joseph La Live d’Épinay, écuyer, âgé de vingt et un ans, fils de messire Louis-Denis La Live de Bellegarde, écuyer, seigneur d’Épinay et autres lieux, et de défunte dame Marie-Josèphe Prouveur, d’une part, — et demoiselle Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d’Esclavelles, âgée de vingt ans, fille de défunt messire Louis-Gabriel de Tardieu d’Esclavelles, chevalier, brigadier des armées du roi, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, et gouverneur de la citadelle de Valenciennes, et de dame Florence-Angélique Prouveur, d’autre part ; tous deux demeurant de fait en cette paroisse ;


    « Après la publication d’un ban fait en cette église, vu le certificat de pareille publication à Condé, diocèse de Cambrai, les dispenses des deux autres, accordées par nosseigneurs l’archevêque de Paris et l’archevêque de Cambrai, la permission de fiancer et marier en même temps summo mane, en ce temps prohibé, aussi accordée par monseigneur notre archevêque, la dispense de l’empêchement du second degré de consanguinité, accordée par notre saint-père le pape Benoît XIV, fulminée par M. Regnauld, vicaire général et official de Paris, le quatorze décembre de la présente année, la procuration, restée attachée à la minute du contrat de mariage, de M. André Prouveur, prêtre, docteur en théologie, prévôt de l’église collégiale de Condé, diocèse de Cambrai, et protonotaire apostolique, oncle et tuteur de ladite épouse, par laquelle il consent au présent mariage, le tout en bonne forme ;

    « Ont été fiancés et mariés en face de l’Église, sans opposition, par nous, Pierre Badoire, docteur de Sorbonne, curé de cette paroisse, présents et consentants le père de l’époux et la mère de l’épouse, aussi présents messire Ange-Laurent de La Live de Jully, écuyer, substitut de M. le procureur général du parlement, demeurant rue Saint-Honoré, en cette paroisse, frère du mari ; M. Joseph-Christophe la Live, seigneur de Pailly, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, lieutenant de roi de la province de Touraine, maréchal général des logis des camps et armées du roi, et colonel d’infanterie, et messire Jean-Baptiste La Live de Sucy, sous-lieutenant des grenadiers à cheval, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, demeurant rue Neuve-de-Luxembourg, en cette paroisse, cousin germain dudit époux ; haut et puissant seigneur René-Nicolas-Charles-Augustin de Maupeou, chevalier, conseiller du roi en tous