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DE SUZON.

Dès que nous fûmes arrivés, le Cordelier lui dit qu’ayant eu occaſion de me voir fréquemment à Paris dans une maiſon où il alloit, il avoit appris l’envie que j’avois, depuis que j’étois veuve, d’aller vivre à la campagne pour rétablir ma ſanté ; qu’il m’avoir conſeillé de choiſir, de préférence, les environs de ſon Couvent, tant pour l’air, que pour les promenades qui étoient charmantes : ce qui étoit effectivement vrai : & qu’il avoit enfin déterminé mon choix. Cette Dame me reçut avec beaucoup de politeſſe, & je demeurai chez elle les huit jours qui furent employés à mettre en état la maiſon que je devois occuper.

Mon Cordelier, pendant tout ce temps, ne paſſoit preſque point de jours ſans venir me voir. Comme ſes viſites chez cette Dame étoient preſque auſſi fréquentes avant que je demeuraſſe avec elle, cela ne parut point ſuſpect ; & d’ailleurs nous nous conduiſimes de part & d’autre avec beaucoup de prudence & de circonſpection.