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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/146

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MÉMOIRES


qu’il fatiguoit mon nouvel amant par ſes remerciemens. Il ſeroit, je crois demeuré deux heures avec nous s’il n’eût été chargé de nous faire apporter à ſouper.

Notre repas fut aſſez gai, & nous y bûmes raiſonnablement, pendant le temps du deſſert, je vis que mon amant commençoit à s’échauffer. Il s’étoit approché de moi & m’indiquoit par ſes careſſes une partie de ſes deſirs.

Il ne vous fut ſûrement pas poſſible de les ſatisfaire, me dit le lecteur ; mais il ſe trompe beaucoup. L’officier défit ſes habits ; j’en fis de même. Les uns nous ſervirent d’oreiller, les autres de matelas ; & nous fûmes tous deux fort contens. Après cela nous nous r’habillâmes, & je quittai ſans regret une maiſon où j’avois été ſi malheureuſe.

Mon amant ayant été obligé d’aller rejoindre ſon régiment, & n’étant point aſſez riche pour m’entretenir pendant qu’il ſeroit à ſa garniſon, nous fûmes obligés de nous ſépa-