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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/210

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LA CHIMÈRE


qu’elles auront la complaiſance de nous y accompagner. Redoublement d’éloges de leur part. Nous ſortons : mon ami docile à mes ordres, n’oublie pas ſon rôle, & s’arrête à quatre pas du Café. De mon côté je m’empreſſe d’y faire entrer les Princeſſes ; on s’aſſied : la liqueur arrive. Je voyois dans leurs yeux qu’elles triomphoient de nous tenir dans leurs filets, mais je leur appris à ne chanter le triomphe qu’après la victoire, Je feins de m’impatienter de la lenteur de mon ami, je ſors ; mais je ſors pour ne plus rentrer. Mon ami & moi nous gagnons leſtement notre demeure, ſans ceſſer de rire de la tragi-comédie dont on avoit aſſaiſonné le ſouper, & ſur-tout du dénouement dont nous terminions la piece.

Cette hiſtoire forme un épiſode un peu long, je l’avoue ; mais tous les détails n’en ſont-ils pas néceſſaires ; Quelle foule de réflexions ne font-ils pas naître ? Cette