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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/30

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PRÉFACE.


le tableau de ſes foibleſſes, que j’apprends à être toujours en garde contre les miennes : Auſſi je les ai toujours dans les mains dès que je ſuis ſeule. Chaque anecdote de ſa vie eſt pour moi tous les matins un objet de méditation.

Un jour que j’étois abſorbée dans les réflexions que m’occaſionnoit cette lecture, & que je tenois les Mémoires de Suzon à la main, le Comte entra dans ma chambre. Comme ma femme de chambre qui venoit de ſortir de mon appartement, en avoit laiſſé la porte ouverte, il fit ſi peu de bruit, qu’il étoit près de moi, que je ne m’en étois pas apperçue. Mon premier mouvement fut de cacher le cahier ſous le couſſin de mon fauteuil. Mais il n’étoit plus temps ; il avoit été témoin de mon