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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1778.djvu/64

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MÉMOIRES

Lorſque notre bande joyeuſe fut arrivée au rendez-vous ordinaire, je propoſai pour amuſement de faire notre école : perſonne ne s’y oppoſa, & l’on me pria même de continuer d’en être la maîtreſſe, ce que j’avois bien prévu. L’enfant de qui je voulois examiner ſcupruleuſement les pieces, pinça à propos ſa camarade, & me fournit par cette faute, l’occaſion de lui faire ſubir la punition ordinaire. Déjà ſa chemiſe relevée juſques ſur ſes épaules, étoit attachée par quatre fortes épingles ; déjà careſſant ſes feſſes fermes & rondes, je dévorois des yeux mille beautés raviſſantes, lorſque la mere de ce même enfant entra avec tant de précipitation dans cette grange, qu’elle étoit près de moi, que je ne m’en étois pas encore apperçue. Alors une grêle de coups de pieds & de coups de poings des mieux appliqués, tomberent ſur ſon fils & ſur moi. Les autres enfans craignant le même ſort, ſortirent avec précipitation. & ſe retirerent chez eux. Je fus ramenée