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Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/137

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satisfaire, nous ne différâmes qu’autant de temps qu’il fallait, pour qu’on ne nous surprît pas. Il fut convenu qu’il se rendrait le soir dans ma chambre. J’étais bien sûre que mon moine que je n’avais pas pu faire bander la nuit précédente, ne serait pas assez hardi pour se présenter de nouveau au combat. À tout hasard, et de crainte de surprise de sa part, j’eus soin de fermer au verrou la porte du jardin, et je fus persuadé après cette sage précaution que je n’aurais plus rien à craindre. Le jeûne austère que mon moine avait été contraint de me faire observer depuis long-temps, me faisait soupirer après le moment où l’organiste devait arriver. Que le temps s’écoule lentement quand on attend ! si je n’avais toujours eu les yeux fixés sur ma montre, j’aurais imaginé que j’étais jouée et qu’on m’avait manqué de parole, mais je me trompais. L’attente avait été aussi cruelle

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