Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/56

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à mille pensées différentes, sans pouvoir me fixer à une seule, mon esprit bourrelé depuis long-temps, ne me donnait pour tout produit que des incertitudes et peu d’idées satisfaisantes ; enfin pour mon bonheur, quelques bâillemens, avant coureurs d’un sommeil prochain, m’annoncèrent que j’avais besoin de repos. Je m’étendis sur mon lit, où je ne tardai pas à m’endormir.


SONGE.


Il paraît incroyable qu’un enfant dont la machine est encore faible, puisse jouir d’un sommeil profond après des secousses aussi violentes, et aussi répétées que celles que j’avais reçues, sans l’expérience que j’en fis, il ne paraîtrait guère raisonnable d’espérer que le plus grand calme pût succéder rapidement à une tempête furieuse, et de croire qu’une