Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/71

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à lui faire une visite et à l’engager de s’intéresser à mon éducation.

Il est bon de prévenir le lecteur, que ma mère avait été femme de chambre de madame d’Inville, et je crois qu’il ne sera plus étonné de la jolie vie qu’elle menait, après avoir été pendant dix ans à une si bonne école, elle serait demeurée toute sa vie au service de ma marraine, si, contre l’ordinaire des femmes qui savent goûter tous les plaisirs de l’amour sans en ressentir toutes les amertumes, elle ne fût devenue enceinte : alors, pour éviter tout scandale, il fallut la marier. Ambroise, comme un autre Saint-Joseph, fut jugé seul digne d’unir sa destinée à celle de Toinette.

Il ne tarda pas de se repentir de l’avoir emporté sur ses rivaux, en se voyant père d’un enfant, que, malgré sa bonhomie, il ne s’attendait pas de voir paraître trois mois après son mariage. Comme