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En enseignant aux personnes de mon sexe les moyens d’engourdir leurs passions, je serais au désespoir qu’on pût me reprocher que j’eusse été la cause de la perte de quelques-unes. Le but que je me propose, en donnant au public les mémoires de ma vie, est d’être utile à tout mon sexe, bien éloigné de chercher à lui nuire.

Mais c’est assez raisonner sur cet article ; d’ailleurs, de quelle utilité tous mes raisonnemens pourraient-ils être à celles qui comme moi, apporteraient en naissant des passions que les jouissances les plus répétées ont peine à satisfaire : on sera sûrement plus curieux de savoir si la démarche de Toinette auprès de madame d’Inville aura réussi. L’air gai que je trouvai à ma mère à son retour, l’ordre que je reçus de mettre le lendemain mes beaux habits, et de me rendre de très bonne heure chez ma marraine, furent des