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le classement des livres sur les rayons.

une série particulière de numéros. Les numéros 1  à 5 000 seront, par exemple, réservés aux ouvrages terminés du grand format, les numéros 5 001 à 20 000 à ceux du moyen format, etc. Le numéro donné à chaque livre dans l’inventaire est reproduit au dos et sur le titre du ou des volumes, ainsi que sur des fiches destinées à être versées l’une dans le catalogue alphabétique, l’autre dans le catalogue méthodique et reproduisant le titre du livre. On voit par là avec quelle facilité s’effectue l’enregistrement des entrées. Tout ouvrage nouvellement acquis prend rang à la suite des précédents de la même série aussi bien dans l’inventaire que sur les rayons. On voit aussi que toutes les cotes sont simples, puisque chacune d’elles consiste en un numéro unique. On voit, en troisième lieu, que la perte de place et la perte de temps sont ici réduites au minimum. La perte de place d’abord, puisqu’il n’y a que neuf séries d’ouvrages ouvertes sur les rayons et, par conséquent, neuf endroits où il soit nécessaire de ménager un certain espace libre pour les accroissements. La perte de temps ensuite, puisque, d’une part, les volumes n’ont besoin d’être déplacés en général que lorsque le local devient insuffisant, et que, d’autre part, les inscriptions à l’inventaire se faisant dans un ordre continu, sans aucune espèce d’intercalation, un inventaire, écrit avec soin, n’aura jamais besoin d’être refait. Enfin, les récolements peuvent s’effectuer avec une extrême facilité puisqu’une concordance parfaite existe entre l’inscription à l’inventaire et l’ordre des ouvrages dans les casiers.

En présentant au public sa Classification décimale, M. Melvil Dewey s’exprime en ces termes dans l’introduction de la cinquième édition de son livre : « À de rares exceptions près, les bibliothèques s’accroissaient rapidement. À peine les catalogues, exécutés à grands frais, étaient-ils terminés qu’ils devenaient surannés. Les méthodes usitées obligeaient à recourir fréquemment à des remaniements des cotes, à des changements dans la disposition des livres, à la refonte des catalogues alphabétiques et méthodiques ; c’étaient les seuls moyens d’échapper à une confusion qui aurait ôté à