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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/15

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vii

font du bruit autour de leurs œuvres, et qui voudraient laisser croire qu’elle embouche déjà sa trompette afin de les célébrer. Vous n’ignorez point que le style et l’idée, l’art et le savoir, sont des capitaux qui rapportent plus d’intérêts à ceux qui les empruntent qu’à ceux qui les prêtent ; mais qu’ils sont les maîtres, en définitive, parce que Dieu leur a commis le soin de mener le monde.

On va répétant que les Académies sont paresseuses : je n’en sais rien, moi qui ne suis que de la vôtre, Messieurs ; et si notre règlement ne m’interdisait pas de lever le voile sous lequel se cachent nos travaux, je montrerais peut-être que les on-dit du présent ne sont pas toujours les qu’en-dira-t-on de l’avenir : mais, puisque nos statuts m’empêchent d’énumérer ce que vous avez produit, souffrez que du moins j’entretienne nos indulgents auditeurs des événements de la période académique dont je suis l’historien. Notre discipline ne me défend point cette indiscrétion ; d’illustres et graves témoins semblent se prêter à mes confidences : et j’aime la causerie, quand la bonté m’y provoque. Cependant, je chercherai de phrase en phrase à raccourcir ma harangue ; je verrai, comme Phocion, Εἰ τι δύναμαι περιελεῖν (si je peux retrancher quelque chose) ὦν μέλλω λέγειν πρὸς Ἀθηναίους (de ce que je dois dire devant un public nancéien).

Et, pour en venir brusquement à mon compte rendu,