depuis douze ans. Il était le fils de ses œuvres, cet honnête homme aussi religieux qu’aimable, ce patriarche de l’érudition et de l’orientalisme : je conserverai toujours avec un profond respect la lettre, pleine d’excellents conseils, qu’il m’écrivait à l’occasion de notre grammaire sanscrite.
Le temps nous ravit d’année en année des collègues ; mais, grâce à Dieu, pour nous consoler de nos désastres, il répare ses ruines. De cette même ville de Metz, dont la persistante vigueur égale l’antique puissance, il nous amène un nouveau confrère ; il rend à plusieurs d’entre vous un souvenir déjà lointain, un camarade de jeunesse, un ami d’enfance. Le 18 mai 1864, nous nommions Associé-Correspondant lorrain M. le premier avocat-général Leclerc, en nous affligeant, je me le rappelle, de ce que nous ne pouvions attacher à notre Compagnie par des liens plus étroits le magistrat éloquent dont la parole traduit si bien la science, dont la perspicacité s’aide des feux du cœur autant que des lumières de l’esprit : et, le 17 février 1865, nos vœux s’accomplissaient ; nous proclamions Membre titulaire de l’Académie de Stanislas M. Leclerc, procureur général près la Cour impériale de Nancy.
Restait une place vacante. À qui la donner ? Le Vir bonus dicendi peritus et le Pectus est quod disertos facit, que nous appliquions justement à notre nouveau confrère, nous firent jeter les yeux sur un candidat que