Lorsque les sujets soumis à l’action de l’éther ou du chloroforme n’ont point été privés de la sensibilité pendant les opérations graves, le frisson qui les suit d’habitude apparaît comme dans les cas où l’anésthésiation n’a point été pratiquée.
Lorsqu’au contraire l’anésthésie a été obtenue, le frisson n’apparaît point. Une seule exception à cette règle a été observée sur dix-neuf cas de grandes opérations.
Parfois bien que l’anésthésie ait été obtenue pendant une partie de la durée d’une opération, la douleur qui a précédé ou suivi cette anésthésie momentanée replace le sujet opéré dans la condition de ceux qui n’ont point été soumis à l’action des agents anésthésiques et le frisson apparaît à la suite de ces opérations.
L’action de l’éther ou du chloroforme ne peut être invoquée pour expliquer les hémorragies qui suivent parfois les opérations, et qui sont, le plus souvent, expliquées par des causes locales.
L’anésthésiation n’apporte aucune influence sur l’époque de la suppuration, sur la nature du fluide sécrété, sur l’époque de la chute des ligatures, sur le mode de cicatrisation et sur le moment de la guérison définitive. Sous le rapport de certains accidents, érysipèle, fusées purulentes, pourriture d’hôpital, suppuration bleue, tétanos, nécrose, il n’existe pas de différence entre les faits qui suivent l’anesthésie complète et ceux qui ont été constatés en dehors de l’action des agents anésthésiques.