Sans doute on avait pour ressource, en abordant les deux écritures anâryennes, l’écriture âryenne de la langue déjà déchiffrée ; car elle renfermait des noms propres, lesquels devaient, quoique plus ou moins défigurés, se retrouver dans les traductions (ou scythiques ou ninivites) du perse, gravée par ordre des rois achéménides. — Et tel a bien été le point de départ.
Mais tout s’est trouvé compliqué par l’existence du phénomène le plus étrange possible.
D’abord, en effet, ces deux langues ont l’inconvénient d’être à la fois syllabiques et idéogrammatiques. — Une telle complication ne serait pas effrayante si elle se présentait dans les mêmes conditions qu’en Égypte, où le phonétisme, il est vrai, coëxiste avec l’hiéroglyphisme, mais où le premier, n’intervenant qu’à titre exceptionel, est toujours rendu visible par des encadrements linéaires, lesquels restreignent son domaine à des cartouches francs et reconnaissables. Au contraire, le scythique et le babylonien ne manifestent cette différence par aucune indication oculaire. Dans le dernier des deux surtout, la confusion est perpétuelle ; il y a mariage incessant de la lecture naturelle et de l’hiéroglyphe ; rien ne montre où finit l’une, où commence l’autre ; et ce mélange continuel a lieu non-seulement de phrase à phrase, ou même de terme à terme, mais de syllabe à syllabe. Souvent la moitié d’un mot se trouve écrite en idéogramme, et l’autre