tinent dont les savants portugais eussent eux-mêmes admis l’existence s’ils avaient fait leur curieuse observation quelques siècles plutôt, c’est-à-dire à une époque antérieure à la découverte de l’Amérique.
La vue d’un pareil continent devait produire sur l’observateur des temps pharaoniques, l’effet que produisit en 1799 sur l’armée d’Égypte errant dans les sables du désert, la vue des lacs et des palmiers qu’un phénomène de réfraction atmosphérique inconnu d’elle, lui montrait à l’horizon. Brûlé par le soleil et harassé de fatigue, le soldat prenait au sérieux les eaux transparentes et les frais oasis qui se montraient au loin, mais il avait beau marcher vers eux ; il n’arrivait pas à les joindre.
Bien d’autres observations du même ordre ont été faites sur les différents points du globe ; les Fata morgana qui défrayent les chroniques et les légendes des riverains du golfe de Naples, ne sont dus eux-mêmes qu’à un phénomène de mirage qui se manifeste de temps à autre, dans de certaines conditions atmosphériques.
L’Atlantide de Platon a, selon nous, une origine analogue. Le grand continent qu’elle désigne a été vu en effigie un certain jour dans les temps héroïques ; mais comme on ne voit pas cette image à toute heure, et que le phénomène optique qui y donne lieu ne se produit que dans des conditions particulières de soleil et d’é-