vouloir il faut concevoir ; il faut à la volonté une détermination. C’est tout justement ce qui manque au magnétisé. Quand il obéit, c’est par suite d’une substitution d’idée et non de volonté.
On pourra objecter que la volonté est un acte de maître, et ne saurait être celui d’un esclave, que du moment où elle obéit à une influence, soit intérieure soit extérieure, elle cesse par celà même d’exister.
Sans doute, si on regarde la volonté comme la faculté de faire ou de ne pas faire, quels que soient les motifs ou les passions qui nous poussent. Oh ! à ce titre, le magnétisé ne la possède pas ; mais ce serait confondre la volonté avec la liberté, deux choses essentiellement distinctes : car vouloir n’est pas pouvoir.
Si Leibnitz a été trop loin lorsqu’il a dit : donnez à une aiguille aimantée la conscience de ses mouvements, elle pourra croire qu’ils dépendent d’elle-même, ne sentant pas les attractions insensibles de l’aimant terrestre, comme il arrive que les hommes ne sentent pas les influences de leurs perceptions confuses ou appétitions. Descartes de son côté a été trop absolu en disant de la volonté : sa nature est telle qu’on ne lui saurait rien ôter sans la détruire. Elle peut réellement s’exercer dans des limites très-restreintes, elle peut même obéir sans perdre son existence. Le soldat conserve sa volonté lorsqu’il exécute le mouvement ordonné par son capitaine ; et celui-ci ne la perd point lorsqu’il fait exécuter