Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1864.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xliii

magnétisme qui ne puisse trouver son terme de comparaison dans la pathologie humaine. Ces aberrations ne sont qu’une extension de la maladie appelée anésthésie musculaire ; elles sont seulement beaucoup moins frappantes dans cette affection parce que la vue et la mémoire sont là pour rappeler la conscience à la réalité. L’illusion manque et il n’en résulte plus qu’un défaut de coordination, et une contraction disproportionnée qui fait lancer les objets au lieu de les trans porter.

Les sens éprouvent les modifications les plus opposées, les plus variables et les plus éphémères. Tantôt abolis, tantôt exaltés, ils peuvent par leur association donner lieu aux combinaisons les plus bizarres. Souvent ils se montrent tous endormis, et par une série d’incitations, le magnétiseur peut les réveiller tour à tour isolément, réalisant ainsi la statue imaginée par Condillac pour nous faire assister à l’enfantement des idées et des facultés de l’homme. L’école sensualiste pourrait venir ici rectifier ses erreurs, qu’il ne m’appartient pas, du reste, de relever.

Le cas le plus fréquent est l’insensibilité ou anésthésie des téguments. Dans toutes les séances de magnétisme on a soin d’émerveiller les spectateurs en enfonçant des épingles dans les chairs du somnambule qui, généralement, ne manifeste pas la moindre souffrance. Il y a bien eu à cet égard de nombreuses